« L’initiative 144, qui s’inscrivait dans la démarche des Initiatives des villes victorieuses dans 8 localités suisses, prévoyait un délai de 8 ans après l’adoption d’un plan directeur pour réaliser des pistes cyclables directes, continues et sécurisées pour l’ensemble du réseau primaire et secondaire de routes. Aujourd’hui, nous sommes 8 ans après le vote, mais aucun véritable plan qui corresponde aux exigences du texte voté par le peuple n’a même été adopté. La volonté populaire est bafouée ! » a fustigé Thibault Schneeberger, co-secrétaire d’actif-trafiC. Des aménagements ont certes été réalisés depuis 2011 mais « la force d’une chaîne se mesure à son maillon le plus faible. En effet, sur un trajet, il suffit de quelques dizaines de mètres où l’on se retrouve au milieu des camions et des voitures pour renoncer au vélo. La continuité des aménagements est donc très importante et ne pourra se faire sans un plan cohérent. Aujourd’hui avec le développement des vélos électriques, des vélos-cargo, bientôt peut-être des vélos en libre-service et à l’heure des mobilisations de masse de la jeunesse pour le climat, il devient plus qu'urgent de mettre en œuvre notre texte. La volonté populaire est claire : au oui à notre initiative s’est ajouté le oui à la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée et le oui à 83.1% à Genève à l’arrêté fédéral sur les pistes cyclables en 2018. Genève a un trop grand retard en la matière que nous devons combler au plus vite! »
L’initiative demandait aussi des aménagements pour les piétons : des îlots au milieu des grands axes ainsi qu’une meilleure régulation des feux. « Le compte n’y est toujours pas, alors que la marche représente le premier mode de transport en ville, les piétons sont trop souvent inconfortables, voire en danger, et comme nous l’avons montré avec un test réalisé en 2017, sur un parcours standard, ils doivent souvent attendre jusqu’à 40% du temps au feu rouge. C’est inacceptable! » a rappelé Andréa von Maltitz, co-secrétaire d’actif-trafiC.
« La Cour des comptes a relevé dans un rapport il y a deux ans l’insuffisance des politiques en matière de mobilité douce. S’il y a un vrai déficit quantitatif, il y a aussi un problème de qualité des aménagements. Un coup de peinture ne suffit pas à sécuriser les cyclistes ! Encore aujourd’hui, la plupart des choix qui sont faits préservent le trafic motorisé. Cela prétérite les cyclistes et les piétons qui doivent se partager des espaces... créant ainsi des conflits d’usage qui sont très problématiques. » a souligné Caroline Marti, membre du comité de l’ATE Genève.
« Il faut que les autorités commencent à être au diapason avec la population qui a fait le choix de la mobilité douce en s’exprimant dans les urnes et en choisissant cette mobilité douce comme moyen de déplacement. Aujourd’hui, 45% des ménages en Ville de Genève ne possèdent pas de voiture. La loi sur parkings qui contraint à une compensation intégrale en sous-sol est désuète et est un véritable obstacle à la création d’aménagements. » a souligné Alfonso Gomez Cruz, président de Pro Velo Genève. « La Ville de Genève doit prendre aussi des responsabilités. Le conseil municipal va se prononcer aujourd’hui ou demain sur la passerelle piétonne du Mont Blanc. Nous attendons donc des partis qu’ils soutiennent ce projet. » a plaidé Olivier Gurtner, de Pro Velo Genève.
L’action a été réalisée en collaboration avec le Collectif 144, qui a déjà marqué quelques pistes cyclables spontanées depuis l’an passé en Ville de Genève: « Nous pensons que c’est par l’action que les choses bougeront. Notre collectif de jeunes en colère contre la situation des vélos à Genève a pris pour nom le numéro de cette initiative. Nous voulons sensibiliser la population et les autorités à la nécessité d’agir pour créer des aménagements. » a expliqué Colin Peillex du Collectif 144.
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Thibault Schneeberger, co-secrétaire d’actif-trafiC