Le vif succès remporté par la pétition et l’enthousiasme immédiat qu’elle a soulevé auprès de la population (l’essentiel des signatures a été récolté sans effort !) confirme notre constat : les piétons sont les grands oubliés de la politique de la mobilité à Genève et ils sont prêts à saisir les occasions qui leur sont présentées de défendre leur droit légitime à utiliser l’espace public en ville sans être prétérités par le trafic motorisé.
La pétition vise à faire appliquer le respect de la volonté populaire (initiative pour la mobilité douce, loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, etc.), au moment où le département des transports investit plusieurs dizaines de millions pour moderniser tout l’équipement de régulation des feux. Avec cet équipement moderne, nous exigeons une régulation des feux qui corresponde aussi aux besoins et aux exigences de la ville du XXIe siècle, à savoir favoriser les modes de déplacement écologiques, économes en espace, silencieux et bon marchés... ce qui correspond à la définition de la marche à pied !
Ainsi, dans les zones I et II, à tous les passages piétons régulés par un feu, les piéton·ne·s ne devraient pas à avoir attendre davantage que 30 secondes pour voir le feu passer au vert, ou 7 secondes s’ils appuient sur le bouton-pressoir. À ce propos, la Direction Générale des Transports a annoncé récemment l’installation d’un système technologique à infrarouge pour détecter la présence de piétons sur un passage clouté à la Roseraie. Nous sommes pour notre part convaincus que ce genre de technologie de détection peut et doit désormais être utilisée pour améliorer la situation des piétons et leur offrir des phases de vert dès qu’ils arrivent à un feu !
Le texte demande également que la régulation des grands carrefours soit prévue de telle sorte que les piéton·ne·s puissent les franchir en une seule fois, sans avoir besoin de s’arrêter : la phase de feu vert pour ceux-ci devrait donc être synchronisée sur l’ensemble du carrefour, permettant une traversée en diagonale, bien plus efficace.
Enfin, la pétition demande que le temps de feu vert soit mieux adapté à la vitesse de déplacement des usagers·ères les plus vulnérables (personnes âgées, personnes à mobilité entravée, etc.), trop souvent surpris par le clignotement du feu alors même qu’ils n’ont souvent même pas eu le temps de franchir la moitié du parcours...
Cette pétition est lancée dans le prolongement du test de « marchabilité » réalisé au printemps 2017 par actif-trafiC comparant la situation des grandes villes de Suisse romande. Le volet comparatif « feux rouges » de l’étude démontrait qu’à Genève, sur certains trajets, un piéton peut passer jusqu’à 40% de son temps à attendre au feu ! Une situation inacceptable qu’il est nécessaire de corriger.
La balle est désormais dans le camp des autorités cantonales qui doivent montrer leur volonté de mettre véritablement en œuvre la volonté populaire exprimée dans les urnes !
Contacts (co-secrétaires d’actif-trafiC)
Thibault Schneeberger · Andréa von Maltitz
Retrouvez l’étude de marchabilité (et son test-complément sur les feux rouges) :