Lors de la session de ce vendredi 1er mars 2024 du Grand Conseil du canton de Genève, une large majorité des député-e-s (Vert-e-s, Socialistes, Centre, PLR et UDC) ont soutenu la pétition «Non à l’échangeur de Viry, Oui aux transports publics et à la mobilité douce». Cette victoire d’étape revêt une portée symbolique importante pour cette pétition lancée à l’échelle de l’agglomération. En effet, la pétition a été déposée en juin 2023 auprès des autorités suisses et françaises munies de quasi 2’700 signatures récoltées des deux côtés de la frontière. De mémoire des participant·es, il s’agissait d’une grande première. Désormais, avec le vote historique au Grand Conseil genevois d’aujourd’hui, les autorités suisses prennent formellement position en soutenant les revendications de la pétition.
Lancée par les Vert-e-s en collaboration avec 5 associations genevoises (WWF, l’Association Transports et Environnement (ATE), Pro Natura, Actif-trafic et Noé21) et 4 françaises (France Nature Environnement (FNE), Confédération paysanne, Apollon74, l’Association de Concertation et de Proposition pour l’Aménagement et les Transports (ACPAT), cette pétition demande aux autorités de chaque côté de la frontière de s’opposer au projet d’échangeur autoroutier à hauteur de la commune de Viry. Le Département de Haute-Savoie et la Communauté de communes du Genevois projettent un nouvel échangeur (ou «diffuseur») sur l’autoroute A40. A l’instar d’autres projets d’aménagement dans le Grand Genève, ce projet entre en contradiction avec les engagements climatiques pris par les différentes autorités compétentes. Il viendrait menacer la qualité de vie des villages frontaliers tels que Soral qui sont déjà étouffés par le trafic pendulaire. En plus, il détruirait des terres agricoles et mettrait en danger la biodiversité d’une zone particulièrement sensible pour la faune.
En plus de s’opposer au projet d’échangeur, la pétition demande de lancer un véritable plan Marshall en faveur de la mobilité durable dans le Sud de l’agglomération genevoise. Aujourd’hui, il n’y a pas d’alternative à la voiture pour les milliers de personnes qui habitent cette partie du Grand Genève. Le nombre d’habitant-e-s y a presque doublé en 20 ans, mais tout reste à faire pour la mobilité durable. La pétition propose de mettre en place un réseau de bus transfrontalier performant qui soit connecté au train et au réseau des TPG (avec l’arrivée du tram à Saint-Julien-en-Genevois), de créer des pistes cyclables qui relient les centres des villages du Genevois au réseau de pistes cyclables du canton de Genève, de réhabiliter la gare de Viry pour en faire une gare transfrontalière Viry/Soral et de connecter la ligne de train du pied du Salève au Léman Express. Les pétitionnaires espèrent que les autorités françaises et suisses renonceront définitivement à ce projet d’échangeur passéiste et investiront massivement dans le développement des transports publics et d’infrastructures dédiées à la mobilité douce dans le Genevois français.
Signatures:
- David Martin, chef de groupe des Vert-e-s au Grand Conseil
- Delphine Klopfensetin Broggini, présidente des Vert-e-s genevois-es
- Jérôme Strobel, responsable des Vert-e-s transfrontaliers-ères
- Thibault Schneeberger, co-secrétaire d’Actif-trafic
- Matthieu Dunand, Confédération paysanne
- Jean-Pascal Gillig, secrétaire régional WWF Genève
- Caroline Marti, présidente de l’ATE Genève
- Jacky Lachenal, président Apollon74
- Philippe de Rougemont, Noé21
- Anne-Laure Pulfer Aebi, secrétaire générale Pro Natura Genève
- Elisabeth Charmot, secrétaire Association de Concertation et de Proposition pour l’Aménagement et les Transports (ACPAT)