Stations et bouchons : à quand de vraies actions ?
actif-trafiC, aux côtés de l’ATE, des Jeunes Vert·es vaudoises et valaisan·nes ainsi que des Vert·es du Chablais et des Alpes vaudoises, s’indignent de la paralysie, décrite dans le 24 heures du 20 janvier, infligée aux chablaisien·nes par le trafic du tourisme hivernal. Cette situation découle de l’immobilisme majeur de la politique des transports, dont l’aspect “loisir” demeure largement négligé. En effet, alors qu’en Suisse une écrasante partie des déplacements de loisirs se font en voiture, encore peu de mesures sont prises pour améliorer l’attractivité des transports publics. "Il n’est pas acceptable que, malgré des heures de bouchon, la majorité des personnes se rendant en station privilégie la voiture : ceci montre à quel point l’offre en transports publics est encore déficiente, alors qu’elle devrait être au centre des politiques publiques" souligne David Raedler, Président de l’ATE Vaud et député vaudois.
Ceci est d’autant plus préoccupant que cette inaction politique paralyse aujourd’hui les villages adjacents pour leurs besoins essentiels, ces derniers étant également tributaires de l’absence d’alternative. “Les chablaisien·nes sont des victimes de la politique pro-voiture. Alors que les bouchons arrivent, il·elles n’ont aucune alternative pour se déplacer. Les bus deviennent impraticables, étant coincés dans le trafic. Ceci est alarmant lorsqu’on pense aux véhicules de secours, qui n’ont aucun moyen de sortir du désengorgement.” s’indigne Gaëlle Valterio, Co-présidente des Jeunes vert·es vaudois·es.
Les organisations exigent des mesures immédiates, telle qu’une amélioration substantielle des transports publics à la fois pour les touristes, les pendulaires et la population chablaisienne. “Nous avons désespérément besoin d’un réseau de transport public attractif et abordable, afin de se libérer de la dépendance automobile. Nous demandons donc, entre autres, une réduction drastique du prix des transports publics, ainsi que le passage à la cadence au quart d’heure pour les trains RegionAlp qui circulent en Valais” déclare Sheldon Masseraz, Co-président des Jeunes vert·exs valaisan·nes.
Par ailleurs, les stations doivent être rendues facilement accessibles et attrayantes en transports publics, notamment en développant les offres couplant le forfait de la journée de ski au billet de transport à tarif réduit, comme c’est déjà le cas dans plusieurs stations. Les communes concernées doivent jouer pleinement le jeu, notamment en arrêtant de planifier la construction de nouveaux parkings en bas des pistes. “A Villars, il est possible d’arriver en train directement sur les pistes. Limiter les possibilités de stationnement tout en incitant, avec des tarifs abordables et un renforcement de l’offre, l’utilisation des transports en communs par exemple avec des navettes spéciales, est la direction dans laquelle nous diriger.” explique Angela Zimmermann, chargée de campagne chez actif-trafiC.
“Cet immobilisme routier démontre bien notre immobilisme politique et, plus globalement, notre immobilisme sociétal. Nous continuons encore et toujours à privilégier la consommation de biens, l'immédiateté et l'individualisme au détriment d'une société plus raisonnable portée sur le bien commun et le long terme. Il ne s'agit pas d'interdire les loisirs ou les déplacements mais de les repenser avec une éthique socialement et écologiquement plus respectueuse et sensée. Continuer dans cette voie relève de la folie !”, conclut Sandrine Chalet, Présidente des Vert·es du Chablais et des Alpes vaudoises.